10-choisir-son-kimono-d-aikido-aikidogi-comparatif

L’origine discutable de la majorité des vêtements d’arts martiaux

Des arrangements moraux que nous faisons tous face à cette triste vérité

En tant que Budoka, nous pensons tous avoir des valeurs morales qui dépassent la simple pratique du sport, nous aimons croire que nous pouvons être meilleurs. Pensez-vous, en tant que Budoka, être plus concerné que la normale par la condition humaine et les droits de l’homme ? Êtes-vous concerné par l’origine des produits que vous achetez et portez ? Prenez votre Dogi, votre ceinture, et regardez l’étiquette. Pakistan ? Bangladesh ? Chine ? Japon ? Voyons dans quelles conditions sont fabriqués vos équipements.

Enfant au travail dans une usine textile de Dacca au Bangladesh.

Enfant au travail dans une usine textile de Dacca au Bangladesh. Source : Zoriah.net

L’idée d’écrire cet article m’est venue après le visionnage de la vidéo ci-dessous. Je suis concerné par ce sujet depuis que j’ai créé BudoExport et Seido. Seido, notre marque, ne propose QUE des produits 100% made in Japan. Quand à BudoExport, l’enseigne propose des produits de diverses marques, avec certains produits fabriqués en Chine, MAIS, absolument AUCUN produit fabriqués au Pakistan, Bangladesh, etc.

Habituellement, nous ne publions que des images et vidéos que nous produisons, mais exceptionnellement dans cet article, nous reprendrons un certain nombre d’éléments extérieurs, tout en vous en indiquant les sources, pour que vous puissiez allez plus loin sur le sujet si vous le souhaitez.

Japon, France, Europe, États-Unis : des lois pour protéger les travailleurs

En tant que Français ou Européen, vous savez que vous, votre famille et vos enfants sont protégés par des lois. Le temps de travail est contrôlé, le travail des enfants est interdit, et les conditions de travail sont normées. Je ne dis pas que les conditions de travail sont faciles pour tout le monde, mais elles sont beaucoup plus humaines que dans certains pays.

Des prix élevés, trop élevés

Malheureusement oui, les prix sont élevés, trop élevés pour beaucoup d’entre nous. Mais il y a une raison à cela, et cette raison se situe très directement dans le montant de votre salaire et dans votre niveau de vie. Tout est lié, et lorsque vous achetez un produit fabriqué dans un autre pays, vous ne participez que très partiellement à l’économie du pays, et uniquement dans le secteur du service. Lorsque vous achetez "made in France", vous participez à l’économie du pays dans son intégralité, y compris dans le secteur industriel.

Le "tout made in France" n’est bien entendu pas possible, mais dans une certaine mesure, et en particulier lorsque les prix ne sont pas significativement plus élevés, acheter français, c’est soutenir l’économie, soutenir ce grand tout, très complexe, qui influe sur le montant de l’imposition, le montant de votre salaire, la bonne santé des institutions, etc. Et puis, nous verrons en fin d’article que parfois, les prix ne sont pas si élevés que ça!

L’absence de production de matériel d’arts martiaux

Là est le problème, même si vous voulez vous équiper "made in France", dans le matériel d’arts martiaux, c’est impossible.

Il existe bien une petite production confidentielle d’armes en bois, et quelques couturiers qui produisent des Hakama ou des Dogi légers, mais cela reste de très petites productions.
Faut-il fabriquer en France ? Je ne sais pas, ce serait peut-être une solution, mais acheter japonais par exemple en est une autre.

madeinjapan

Tout est une question d’équilibre

Acheter un produit fabriqué au Japon reste tout à fait viable pour l’économie, et cela tout simplement parce que les échanges entre la France et le Japon restent relativement équilibrés. Contrairement à la Chine, au Pakistan ou au Bangladesh qui exportent infiniment plus qu’ils n’importent, le Japon importe, lui, beaucoup de produits français. Un équilibre se fait alors entre ce que les Japonais ne peuvent pas produire et ce qu'ils achètent à la France, et ce que la France ne peut pas produire et achète au Japon.

C’est cette réciprocité qui mène à l’équilibre.

Le cas particulier de la Chine

Si, il y a encore 10 ou 20 ans, nous aurions pu mettre la Chine dans la même catégorie que le Pakistan ou le Bangladesh, force est de reconnaitre que les choses ont évolué. Bien entendu, la situation est loin d’être parfaite, mais les conditions de travail se sont fortement améliorées, ainsi que la qualité des produits fabriqués.

La majorité de la production mondiale du matériel d’arts martiaux se fait aujourd’hui en Chine, pour une qualité qui va de très mauvais à correct, et des prix beaucoup plus abordables pour la plupart des gens.

Lorsqu’on achète "made in China", un rapide contrôle qualité du produit permet de se rendre compte rapidement des conditions de fabrications. Meilleur est le produit, meilleures sont ses conditions de fabrication.

Alors faut-il acheter en Chine?

Si l’on en revient à la question de l’équilibre dont je parlais précédemment, la réponse serait plutôt non. Mais si l’on en revient à des considérations plus pragmatiques, réalistes, la réponse est bien entendu oui. Si vous n’avez pas les moyens d’acheter du "made in Japan", ou du "made in France", le made in China est une solution viable qui vous apportera un produit de relativement bonne qualité pour un tarif significativement inférieur. (Si le vendeur est honnête, bien entendu).

Pakistan, Bangladesh, Philippines, Sri Lanka : des conditions inhumaines

C’est là que le ton et l’ambiance de cet article changent et s’assombrissent fortement. Dans ces pays, les conditions de travail sont plus proches de l’esclavage que du travail. Les scandales s’enchainent, et les corps d’adultes et d’enfants s’empilent. L’effondrement, le 24 avril 2013, d’un complexe textile à Dacca, capitale du Bangladesh qui causa plus de 1,000 morts a remis le sujet à l’ordre du jour pour un temps, juste un temps, bien trop court.

> À lire : cet article édifiant du journal libération : Catastrophe de Dacca : «Les marques sont responsables»

Cette enquête cible plusieurs marques françaises et internationales connues, mais il en est de même pour de nombreuses marques, moins célèbres, mais bien connues de nos lecteurs, de matériel d’arts martiaux.

Au Bangladesh, l’âge légal pour travailler 36h par semaine est de 14 ans, et il est de 18 ans pour des semaines de 60h. Mais la loi n’est que très peu respectée, et il est dans la norme de voir des enfants de 12 ou 13 ans faire des semaines de 70 ou 75h.

Au Pakistan, il a été reporté que des enfants de 4 ou 5 ans tissent la laine et le coton à même le sol.

Le travail manuel, associé à des conditions d’insalubrités difficilement imaginables et particulièrement mauvaises dans la fabrication de matériel d’arts martiaux où les processus de blanchiment du tissu sont extrêmement toxiques, est la cause de malformation, de problèmes de croissances, et inévitablement, d’une espérance de vie qui ne dépasse pas 35 ans dans certains secteurs.

Le travail des enfants dans le monde sur Humanium.org.

Impact écologique

Moins choquant, mais également très inquiétant pour l’avenir de notre planète, est l’impact écologique de la production textile notamment dû aux teintures et au blanchiment du coton en ce qui concerne plus particulièrement le matériel d’arts martiaux.

Voici ce que le produit utilisé pour le blanchiment des Dogi peut faire au textile lorsqu’il est non dilué.

Voici ce que le produit utilisé pour le blanchiment des Dogi peut faire au textile lorsqu’il est non dilué.

Alors que des pays comme la France ou le Japon ont des normes relativement strictes sur les conditions de travail des employés, assurant la sécurité des travailleurs et la qualité des produits, mais également les conditions de retraitement de ces produits chimiques, ce n’est pas le cas du Pakistan ou du Bangladesh. Je ne l’ai pas vu moi même, mais un collègue du secteur me racontait comment des enfants de 14 ou 15 ans passaient leurs journées à remplir et vider des bains chimiques dans des usines délabrées, sans aucune protection, pas mêmes des gants. (Collègue qui stoppa alors immédiatement toute collaboration avec le Pakistan et s’interdit formellement d’importer des produits fabriqués dans ces conditions).

Ces bains de chlores sont vidés en pleine nature, dans ou à côté de cours d’eau servant également, plus en aval à l’approvisionnement en haut de bidonvilles.

L’impact écologique d’une production incontrôlée de ce type est alors considérable, probablement directement ou indirectement responsable de désastres écologiques et sanitaires.

Des marques/entreprises sans éthique

Tout cela est bien connu des importateurs de produits pakistanais. Je ne peux pas citer de nom, mais je vais vous donner quelques chiffres vous permettant de vous faire votre opinion sur les produits disponibles sur le marché.

– Le coût moyen d’un Judogi (Kimono) en Chine (tarif de gros) est de $40 HT* (soit un prix de vente minimum de plus ou moins 100€ TTC)
– Le coût moyen du même Judogi, fabriqué au Pakistan, est d’environ $15 HT* (soit un prix de vente minimum de plus ou moins 40€ TTC)
– Le coût minimal d’un Judogi d’entrée de gamme, léger, au Japon est de $70 HT* (soit un prix de vente de plus ou moins 140€ TTC)
* tarifs de gros hors coût d’importation

Bref, un Judogi vendu 40€ (soit environ 30€ HT) ne peut pas être originaire de Chine, il ne peut provenir que du Pakistan ou du Bangladesh.

– Un Judogi fabriqué en Chine coûte au minimum, avec une marge relativement faible : 80 à 100€.

Notez également que les taux de rétrécissement du tissu de 15% sont typiques des produits fabriqués au Pakistan. Les produits fabriqués en Chine sont aux alentours de 10%, et les produits fabriqués au Japon entre 1% et 6%.

Dogi d’Aikido fabriqué au Pakistan

Dogi d’Aikido fabriqué au Pakistan. Son tarif catalogue au Japon est d’environ 70€, pour un cout de production d’à peine 15€.

Des marges pouvant aller jusqu’à 85%

Alors que les marges moyennes sur le ‘made in Japan’ sont aux alentours de 35 à 45% selon les marques, on trouve certaines marques en Europe qui vont faire des marges de plus de 80% sur des produits fabriqués en Chine ou au Pakistan.

En valeur brute, vous pensez être gagnant, car le produit est moins cher qu’un produit fabriqué au Japon, mais en réalité, vous êtes perdant sur le fond, car vous payez 2 fois le prix que vous devriez payer pour la qualité que vous achetez.

Une ancienne marque maintenant disparue vendait des Hakama d’Aikido présentés comme ‘haut de gamme’, mais fabriqués en Chine et négociés via un exportateur Taïwanais, à environ 130€, en boutique sur Paris. Ces mêmes Hakama nous ont été proposés (nous avons refusés) par le fabricant Chinois à 24$ pièces, soit environ 20€ à l’époque.
Avec un coût d’importation maximal de 5€ par Hakama (par bateau depuis la Chine) le calcul est le suivant :
– Coût total à l’achat : 25€ HT
– Tarif de vente : 105€ HT
– Marge 80€ – Soit un peu plus de 80%.

130€ TTC pour du made in China donc.
Bien, je vous invite à voir le modèle de Hakama d’Aikido "Tetron" sur SeidoShop. Le tarif est aux alentours de 105€ HT. Avec le transport et la TVA (si celle-ci est facturée), en envoi express, vous en avez pour environ 140€ TTC.

Bien entendu, vous me direz que vous pouvez trouver un Hakama d’Aikido pour environ 50€. On parle bien entendu là de made in Pakistan, sans aucun doute. Et vous avez raison, il faudrait que le Hakama made in Japan soit 3 fois plus résistant dans le temps pour justifier son prix, ce qui n’est peut-être pas le cas (je pense que si, mais je ne peux pas le garantir à 100%, je n’ai jamais testé de produit fabriqué au Pakistan).

Cela dit… vous pratiquez combien de temps chaque semaine ? 2, 4, 8h ?

Disons 3h par semaine en moyenne. Soit, plus ou moins 2 séances de cinéma à 10€, 20€ chaque semaine, environ… 45 semaines par an ? Soit un budget de pratique de 900€ par an, pour peu que vous considériez l’Aikido comme au moins aussi important que le Cinéma. À vous de voir ! (Il n’y a rien de moralisateur dans ces propos, je ne souhaite que mettre les choses en perspective. Je comprends tout à fait la difficulté pour certains – qui d’ailleurs, ne vont pas au cinéma – d’acheter des équipements relativement cher. Vaut-il mieux acheter du made in Pakistan que rien du tout ? Honnêtement, je ne sais pas.)

Avec de faux labels

Ce n’est pas le sujet de cet article, mais n’oublions pas de préciser que la très grande majorité des marques n’indique pas l’origine des produits sur le catalogue (internet ou papier), et que de nombreux stratagèmes sont utilisés pour laisser croire au client que l’origine du produit est saine. C’est le cas par exemple de la fameuse mention "Qualité Japon" que l’on trouve un peu partout sur les produits signalés comme étant "Importation Asie", et qui peut vouloir dire "Bon made in China", mais aussi "Mauvais made in Pakistan", en fonction de l’honnêteté du vendeur.

Sans parler de ceux qui créent de vrais faux labels qualité, ou changent les étiquettes "made in …" pour "Made in Japan", cela s’est déjà vu (en France, au Japon, partout !).

Et aucun label qualité réel

Soyons très clair, ni le label Aikikai, ni l’agrément IJF, ni AUCUN label de qualité pour les arts martiaux ne garantit l’origine des produits. Il existe du ‘made in Pakistan’ en Judogi IJF, et sous logo Aikikai. Ces labels n’ont pour objectif que de garantir une norme de qualité intrinsèque, ‘une coupe correcte et une résistance acceptable’, si vous préférez, ni plus ni moins.

Alors que faire

En tant que consommateur, votre seul moyen d’action est le boycott des produits originaires de ces pays.

Mais c’est à vous de faire vos choix. Personnellement, je suis pratiquant d’arts martiaux depuis 15 ans. Ma pratique m’a guidé tout au long de ma vie sur différents chemins, tout en me sensibilisant à certaines valeurs comme les droits de l’homme et l’écologie. Sans aucun jugement de valeur, il est possible que votre pratique ne vous apporte pas cela.

Shakil Khan, 10 ans, dans une usine textile à Dhaka, Bangladesh

Shakil Khan, 10 ans, dans une usine textile à Dhaka, Bangladesh
Source : Thestar.com

En revanche, si, comme je l’entends de la bouche d’une grande majorité de Budoka, vous pensez que votre art puise dans des valeurs morales, valeurs dont vous vous réclamez, alors je ne peux que vous inviter à agir en conséquence.

Enfin, je tiens à préciser que cet article n’est pas une critique unilatérale de l’industrie du matériel d’arts martiaux ou de l’industrie textile en général. Il y a des bons et des mauvais, des gens honnêtes et des gens malhonnêtes dans tous les secteurs, et cela ne changera jamais. J’espère simplement que cet article aidera au moins certains d’entre vous à se poser des questions et être plus vigilants lorsque vous faites vos achats. N’oubliez jamais que c’est vous et votre argent qui nous faites vivre, c’est vous qui avaient des moyens de pression sur l’industrie et pas l’inverse !

Lien vers la section contre le travail des enfants sur le site de l’UNICEF.

8 commentaires - 10-choisir-son-kimono-d-aikido-aikidogi-comparatif


Publié par The Reverend Kaecyy Tay-McCarthy le .

This is all very fascinating! I must say I sure as hell wish I had my first bokuto as a child, Chinese souvenir shop quality or no, instead of alas at 33- any bokuto beats the hell out of my old plastic medieval sword and whoosh whoosh green lightsaber, the swords of my early 1980s childhood!
Given what you say, if nearly 100% of wooden weapon production sold in Japan is coming from the four classic Japanese workshops, then “for the Japanese market” must almost certainly be a lie if the item wasn’t made in Japan…?! But then there is this 5-10% made in Japan twist you mention! I’m guessing this means only the finishing touches are done in Japan?
And yes, it was definitely N….. I was thinking of in my previous comments, supplying items made “for the Japanese market”- they are the suppliers for the huge and excellent Copenhagen martial arts store BudoXperten.
I must say that the quality and the variety of the various weapons my wife and I got from N….. at BudoXperten have been excellent.
I would, however, wish and in fact demand that they be as transparent about sourcing and sustainability and fair trade practices etc etc as you are.
Our planet is on fire and contributing to its destruction and to exploitative working practices is surely un-Budo-like and angers the gods and spirits.
I am sure what Seido is doing is the correct approach in this regard for this deadly 21st Century- wherein, as Stephen Hawking emphasized, the beings of Earth will face a multigenerational struggle as we choose our path- toward sustainability, or extinction. This is our world war.
You seem to truly be setting a great example in this and many other ways- and again, you have gone above and beyond- your interviews with the craftsmen have really floored me. You can’t imagine how thrilled I was to hear the origin story in the 1950s of the ubiquitous and charming Kendo/ Iaido bokuto, for example, from a master artisan who was there!
They are very nice people working at B*****, and the Scandinavians as a societal whole tend to be very conscientious in my experience; perhaps if you don’t already supply them you should. After all Copenhagen is at sea level in a very low lying country, so they can relate viscerally to these concerns. Here is their website-
I live in Berlin, however, and as far as I know there is but one small but scrappy martial arts store (well they have two store fronts I just found out) in Berlin called A****. They have a wide variety of wooden weapons, mostly stained, dark red cheap looking stuff, but with a selection of great white oak pieces for the discerning. I train in the Katori Shinto-ryu but I recently picked up very nice Iwama-ryu and Itto-ryu daito there for the sake of the variety.
Perhaps you are the supplier to this store? And if not perhaps you should be, and I hope you will be!
I’m very particular about examining my weapons under strong light before purchase- the gods demand that I take a bokuto with me to train with at nearly all times, and so I am much harder on them than the average practitioner, particularly when I am in a forest with a lot of dead branches about (thankfully the C****** O Bokken can now take off the worst of the pressure in this regard!). And so I haven’t dared to order any wooden weapons online, from anyone. This has served me well and I have a variety of excellent quality weapons, only four of which have broken over the years- three in the Swedish winter so it seems there is a problem of brittleness at low temperatures.
But that said, your work has convinced me, and I really look forward to seeing some of your heavy koryu shoto and daito in person. For example, I sure as hell hope to see some of these babies in A****-
https://www.seidoshop.com/products/jikishinkage-ryu-hojo-bokken-classic-woods
One last question- what is this “very small confidential production” you speak of? Perhaps you mean custom production?
May the blessings of Futsunushi, Odin, Marishi-ten, and Freyja be upon you, your enterprise, and those you are consorting with in your endeavors, Jordy Delage.


Publié par The Reverend Kaecyy Tay-McCarthy le .

Thank you for this interesting information.
I didn’t know that wooden weapons made in China for example were not sent to Japan- I thought this was what… I think it was N…. (at least some years back, I don’t know if they still do) that said their items were “made for the Japanese market”, which made me infer that they were made outside of Japan.
Does this mean nearly every weapon sold all across Japan is made in the four workshops?
Yes I then I can see how it would be hard to compare, when they’re all in the same town etc!
Well you are an ambitious group; I’m flattered to have gotten you gears going on this one.


Publié par The Reverend Kaecyy Tay-McCarthy le .

Thank you for this, and for your related articles and videos on the four remaining workshops in Japan making bokuto and other wooden weapons.
Your conscientiousness is admirable and this information is interesting and valuable to the contemporary practitioner, faced (along with the rest of Terran) life with the current climate change struggle, precipitated by capitalist extremism and fundamentalism.
If I may suggest a follow up article, you might tackle the subject of how to make sure our wooden weapons are made sustainably etcetera.


Publié par Jordy Delage le .

In reply to The Reverend Kaecyy Tay-McCarthy.
Thank you very much for your kind feedback.
This would be an interesting topic indeed, but since there is almost no wooden weapon importation in Japan, it’s hard to compare from our perspective.
It could be a collaborative job with someone knowledgeable about those practices outside Japan though.


Publié par Jordy Delage le .

In reply to The Reverend Kaecyy Tay-McCarthy.
This is, indeed, very common practice. “For the Japanese market”, “Japanese quality”, “Shirogashi” (using the Japanese word for wood not coming from Japan), using the Japanese flag or a Japanese name but not mentioning “made in Japan” or even mentioning “made in Japan” while the product itself is only 10 or 5% made in Japan.
And even some very honest retailers get fooled. This is one of the reasons we chose to only offer 100% made in Japan equipment, no discussion, everything’s crystal clear with us.
Regarding the weapons, there are, indeed, some importation of very low Chinese quality weapons, but they are not sold as weapons but as souvenir for kids in souvenir shops. But I would say that most souvenir shop offer the cheapest of the Japanese workshop production instead of made in China items.
It is said that more than 90% of weapons sold in Japan come from one of the four workshop, because in the past, there was some other productions, such as Shureido in Okinawa for Kobudo weapons and artisans making very small confidential production. But I would say that today, it’s nearly 100%.


Publié par Jordy Delage le .

In reply to The Reverend Kaecyy Tay-McCarthy.
I am sorry, I had to censor your post a little by removing competitor names.
The Budo equipment industry is a tough industry, and some do not hesitate to sue for any kind of funny reasons, so we prefer to avoid mentioning them. (I kept the first name you quoted because discussion the legitimacy of the “Made for the Japanese market” expression is not in question.
Thank you very much for your nice comments.
We are trying, indeed, to do our best to have sustainable practices, and even to help craftsmen settings conditions in which they will be able to carry their work in the future.
But we do nothing exceptional. We just believe that letting craftsmen do their job, as far as it’s small production, without pushing them to produce for a lower cost, is enough.
I don’t know a single craftsman that is not concerned by how the material he uses are produced for example. Or I wouldn’t call him a craftsman in that case.
Human-sized companies, small workshops, dedicated craftsman, if our furniture, clothes and food came from such sources, the world would be in a much better shape.
We seem to be on the same page on this subject !
Regarding your last question, by “very small confidential production”, I was referring to a few one-man workshops that used to exist. I’m not sure there’s still a single one running in Japan, but there was one in Tsukuba in the past. The production was a few dozens of weapons a month at its peak, so very confidential. It’s impossible to say that there’s no other workshop anywhere in Japan if their production is kept under a hundred pieces a month and limited to a specific area (and of course, no website or registration of any kind).
If there are craftsmen like that in the wild, and I hope there are, I wish them the best!
Again, thank you very much for your kind words, and all my best wishes.
Jordy


Publié par The Reverend Kaecyy Tay-McCarthy le .

I’m sorry if I created a problem for you in mentioning some of those companies. In the case of the stores in Copenhagen and Berlin, however, I wasn’t thinking of them as competitors, but rather I was hoping that they can become customers for your products. As I said I have not yet dared to order a wooden weapon rather than examine one in person- but should I ever do so, I think you know you’re at the top of my list.
All very informative and fascinating, once again, Jordy- I shall let you get back to your good work.


Publié par Jordy Delage le .

In reply to The Reverend Kaecyy Tay-McCarthy.
Absolutely no problem. We’re just being careful.
Thank you very much again for your very nice feedback.
All the best at the dojo !


Laisser un commentaire

Inscription à la newsletter

1 à 2 emails par mois maximum. Nous ne partageons pas vos données.