Les 3 principaux styles de Kakejiku

Les 3 principaux styles de Kakejiku


ed: Cet article a été initialement publié sur l'ancien site de Fuh-Mi (une calligraphe japonaise qui travaille principalement dans le domaine de l'art contemporain et qui propose de nombreuses œuvres sur notre site).

Au Japon, les calligraphies, les dessins à l'encre (sumi-e), et les peintures (nihonga) sont traditionnellement accrochés sur des kakejiku (parfois appelés kakemono). Il s'agit d'une longue composition sous forme de rouleau fabriquée à partir de tissu et de papier qui est liée à un jiku, le barreau central en bois. Le mot kakejiku signifie "jiku suspendu" en Français.

Il existe différents types (et sous-styles) de Kakejiku, chacun ayant sa propre disposition et ses propres proportions, mais nous nous concentrerons sur les trois plus courants dans cet article.

Les Kakejiku sont asymétriques, avec une partie supérieure plus longue et une partie inférieure plus courte. Cela est dû à deux raisons :

  • Les Kakejiku sont grands, mais ils sont toujours vus depuis une position assise, ce qui provoque une perspective biaisée. Une section supérieure plus longue corrige cela et équilibre la composition.
  • Une section supérieure plus longue offre une plus grande protection (plus de couches) lorsque l'on roule la calligraphie pour la ranger dans sa boîte en kiri.

Style Yamato Hyoso

Style Yamato Hyoso

Style Yamato Hyoso

Aussi connu sous le nom de sandan hyōsō, ou "style à 3 étages." C'est peut-être la disposition de kakejiku la plus répandue. La calligraphie (honshi - 本紙) est encadrée par deux tissus distincts qui ont été superposés en trois sections.

Les deux piliers (hashira - 柱) à gauche et à droite de la calligraphie, tout comme le chūmawashi (中廻し) au dessus et en dessous, constituent la partie centrale. Le tissu utilisé pour fabriquer les hashira et le chūmawashi est le même. La calligraphie est en outre agrémentée de deux lignes ichimonji (一文字), qui sont généralement faites de brocart doré.

Les parties supérieures et inférieures, connues sous les noms ten (天) et chi (地), respectivement, "paradis et terre," sont fabriquées a partir d'un tissu d'une couleur différente que la partie centrale.

Le jiku (軸), barreau en bois situé en bas, autour duquel la calligraphie est enroulée pour être stockée. Le jiku-saki (軸先) sert d'élément décoratif ainsi que de poignées pour enrouler le rouleau. Du côté opposé, il y a un barreau en forme de demi-lune appelé hassō (八双), qui est relié à un cordon de suspension (kake-himo - 掛け紐) qui est utilisé pour "sceller" le rouleau enroulé.

Pour finir, dans la partie supérieure, il y a deux bandes verticales décoratives appelées fūtai (風帯). Elles sont généralement fabriquées avec le même tissu que l'ichimonji. L'extrémité inférieure a parfois la forme d'un éventail, connu sous le nom de tsuyu (露). Les fūtai sont des reliques d'une ancienne tradition chinoise lorsque l'es calligraphies et peintures étaient exposées à l'extérieur, et deux morceaux de tissu flottaient au vent, agissant comme un épouvantail pour éloigner les hirondelles du kakejiku. Le terme fūtai signifie d'ailleurs "ceintures de vent" en français.

Style Maru Hyoso

Style Maru

Style Maru

Le style Maru est une version simplifiée du style Yamato, avec un tissu unique utilisé pour la partie médiane, le ten et le chi.

Il est moins formel que la version Yamato et peut donc être exposé dans un grand nombre de situations. Le style Yamato est généralement réservé aux petites œuvres d'art, tandis que le style Maru est privilégié pour les compositions plus longues et plus grandes.

Style Butsu Hyoso

Style Butsu

Style Butsu

Enfin, le style Butsu est un arrangement unique réservé aux œuvres bouddhistes telles que les peintures de Kannon ou de bodhisattvas légendaires, les calligraphies de prière, etc.. Il comprend des éléments des styles Yamato et Maru, et utilise généralement des tissus très décorés dans des tons dorés.

Dans le style Butsu, l'ichimonji et l'ichimonji mawashi (一文字廻し), puis le chūmawashi (中廻し) et le chūbashira (中柱) sont deux couches supplémentaires de cadre entourant la calligraphie. Les Suji (筋), ou lignes d'accentuation, sont utilisées pour distinguer chaque couche.

Les fūtai de style Butsu, contrairement au style Yamato, sont fabriquées à partir du même tissu que les chūmawashi. Le mât hassō supérieur peut être décoré de pièces métalliques appelées hassō-kanagu (八双金具), qui correspondent au design et à la couleur du jiku-saki (généralement de l'or).

Pour conclure

L'art du Kakejiku provient d'une riche tradition japonaise originaire de Chine qui a évoluée au fil du temps. Chaque style principal contient au moins trois sous-styles avec d'infimes variations, au point que même les Japonais sont souvent confus quant à savoir lequel est lequel. De plus, de nombreux artistes contemporains utilisent désormais des kakejiku non traditionnels, incorporant de nouveaux styles et des matériaux modernes. Le Kakejiku est une culture dynamique qui continue d'évoluer aux côtés de la société japonaise.

2 commentaires - Les 3 principaux styles de Kakejiku


Publié par SeidoShop le .

Hello Edward,

As said in the article, the two Futai are relics of an ancient Chinese tradition and act as scarecrows as calligraphies were initially displayed outside. They are made of the same material as the ichimonji and connected to the Hasso.

Hope it answers your questions.


Publié par Edward le .

For the Yamato Hyoso style please could you tell me about the two futai. Why are they there? What are they made of? And are they attached to the ten?
I thank you sincerely – Edward, Toronto, Canada.


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